Le corps en Occident, ne commence réellement à exister qu’à la renaissance, à l’époque où l’homme s’autorise à rêver de sa propre gloire. Le corps japonais refuse cette autonomie. Fils des dieux shintô dont il a la nature, il fait partie de la Nature. Considéré comme un don du ciel qu’il ne faut ni modifier ni déguiser, il n’est qu’un des multiples composants de ce monde peuplé de divinités et doit être, comme elles, sans cesse préservé de la souillure. Nu, le corps rappelle cette pureté originelle ; habillé, il n’est pus qu’apparence, illusion.
Au Japon, cacher est un moyen d’expression et toutes les relations humaines tournent autour de cette ambiguïté. Les principes en usage, les comportements en société ont tous dictés par le tatemae, l’apparence extérieure, mais le plus important est ce qui reste caché, le honne, la véritable intention.