Le papier au Japon

Le papier japonais, washi, est beaucoup plus qu’un support matériel de l’écriture ou de la peinture. Par sa pureté, il symbolise l’offrande, le respect envers les dieux et les hommes. Découpé et plié, il manifeste la présence d’une divinité dans son sanctuaire et sert de présentoir lorsqu’on remet une doléance à l’empereur. Alors qu’en Occident on parle de fabrication du papier, au Japon, on dit kami-tsuki ; ce terme, qui implique l’idée de cultiver la beauté, pourrait se traduire par « élevage » ou « éducation du papier ».

Privilégiant l’Idée ou le Beau, le papier sait aussi se rendre plus simplement utile, se faisant lanternes, ombrelles, éventails, emballages ou jeux, tels que les cerfs-volants, poupées ou origami.

Il existe trois types de papier traditionnels japonais, dus à trois plantes spécifiques, le gampi, le kôzo et le mitsumata, chacun ayant son caractère particulier. Les fibres très longues de ces plantes donnant au papier une incroyable résistance aux manipulations que peuvent leur faire subir les artisans ou les artistes, le washi pourra être ainsi ciré, froissé, frotté, tordu, formé, déchiré, coupé, plié, perforé, torsadé, laqué, huilé, imperméabilisé, tissé, collé, sculpté…

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