Avec le pli vint la mémoire. Plissement de la terre, éventail nacré de la coquille Saint-Jacques, rides du visage ou lignes de la main. Puis, il y eut l’offrande aux dieux créateurs par l’intermédiaire du papier immaculé et plié symboliquement. Non loin de là, il y eut les subtilités protocolaires et les usages cérémonieux. Enfin, il y eut le jeu et l’utile, la cocotte en papier et l’emballage. Sans oublier la magie et ses mystères.
On plie à tout âge et dans toutes les classes de la société. L’enfant plie pour jouer, le vieillard plie pour entrer en connivence avec l’enfant. L’homme plie pour enseigner, soigner, étudier, communiquer ou créer. Le pli n’est plus signe de richesse ; les lourdes tentures drapées, les vêtements à plis et surplis, ont perdus leurs connotations d’opulence. Le pli fait partie de l’acquis esthétique de tous…